C H A S T R E S
L E V I L L A G E
E T
L A M A R C H E S A I N T R O C H
" Situé au cœur de l'Entre-Sambre-et-Meuse, enclavé dans le triangle
Gerpinnes-Walcourt-Florennes, le village de CHASTRES se devait de posséder sa
Marche Militaire et Folklorique "
1. Situation géographique
Le village de Chastrès se situe à 20 km au sud de CHARLEROI, à 15 km de GERPINNES et à 15 km de FLORENNES. Il jouxte la ville de WALCOURT, à laquelle il a été rattaché à la fusion des communes en 1977.
Accroché à flanc de colline, le village domine ses plaines cultivées s'étalant jusqu'aux bourgs
voisins de Pry, Thy-le-Château, Gourdinne et Laneffe. A ses pieds, serpente la route menant aux
barrages de l'Eau d'Heure, site touristique très apprécié pour ses plans d'eau.
On y accède aisément:
- soit au départ de Bruxelles, via Charleroi, prendre la nationale 5 en direction de
Philippeville / Couvin. A hauteur de Somzée, prendre la nationale 978 en direction de Walcourt;
- Soit au départ de la France, via Rocroi , prendre la nationale 5 en direction de
Philippeville / Charleroi. A hauteur de Fraire, prendre la direction de Walcourt.
2. Un peu d'histoire
Les terres de Chastrès étaient déjà habitées à l'époque romaine. Siège de la villa gallo-romaine du
Gau et d'une industrie sidérurgique, la plaine était traversée par la route romaine menant de
Bavai à Trêves. Là s'élevaient, il y a dix-huit siècles, des maisons en torchis habitées par des
colons se livrant au travail du fer. Des fouilles menées en 1899, au lieu-dit "pucenevau",
permirent de mettre à jour les soubassements d'un établissement de bains publics,
solidement construits, sans luxe mais appropriés à l'usage d'une population ouvrière.
Après avoir appartenu à Lobbes, Chastrès fut intégré à la Seigneurie de Thy-le-Château vers
la fin du 12ème siècle et ne cessa de lui appartenir jusqu'à l'Ancien Régime. Terre namuroise,
l'Abbaye de Florennes et le Chapitre de Liège s'y partageaient pourtant la dîme.
Le village fut à ce point dévasté pendant les guerres de l'Entre-Sambre-et-Meuse au 17ème siècle,
qu'il n'y avait plus qu'un seul habitant en 1656. Au 18ème siècle, on note la présence d'une
tannerie et d'une manufacture travaillant la laine qui occupait quelque deux cents fileuses.
Sous le Régime Français (1794 - 1814), la municipalité de Chastrès fait partie du Département
de Sambre-et-Meuse (Namur) et dépend du canton de Walcourt. Après avoir quelque peu boudé le
Régime, les Chastrésiens s'y rallient après le coup d'Etat de Bonaparte et l'on voit
Benoît Thibaut, maire du village, prêter serment à l'Empire le 27 Prairial an XII (16 juin 1804).
(Sources: Office du Tourisme de Walcourt)
Cercle d'Histoire de l'Entité)
3. Le village aujourd'hui
A vocation essentiellement agricole, il comptait au 1er janvier 2000 une population de quelque
729 Chastrésiens, y compris le quartier du Pumont géographiquement rattaché à Walcourt.
Si autrefois on pouvait trouver de nombreuses petites exploitations agricoles, l'évolution
économique aidant, on ne dénombre plus aujourd'hui que 5 exploitations de moyenne importance.
La sidérurgie a eu, jadis, un impact important sur la région par la présence des "Laminoirs St Eloi"
de Thy-le-Château, gros pourvoyeur de main-d'œuvre jusqu'à leur fermeture en avril 1987.
Aujourd'hui, le travail se cherche plus loin, à Charleroi, à Namur … ou à Bruxelles, même si
un parc industriel s'est développé en bordure de la route des Barrages.
Le village n'en demeure pas moins attrayant avec son relief accidenté, ses rues sinueuses
et ses vieilles maisons en pierres calcaires. Son église (Figure 1) qui le domine, dotée depuis
peu d'un carillon, est dédiée à Saint Martin. De style roman mais remaniée du 16ème au 19ème siècle,
elle présente une tour romane à plan carré et flèche octogonale. Le centre du village se caractérise
par la présence d'un "bac à eau" où le bétail venait s'abreuver autrefois, sa petite place et
l'imposant bâtiment scolaire, la "Maison Communale" jusqu'à la fusion des communes.
Se dirigeant vers le haut du village, on découvre une grotte, dédiée à Notre Dame de Lourdes,
ceinturée d'un magnifique cadre de verdure. Plus haut encore, au milieu des terres cultivées,
le chemin vous conduit jusqu'à la "Chapelle aux Splingues". Datée de 1859, aux décors intérieurs
néoclassiques, elle est dédiée à Notre Dame des Affligés. On raconte que les jeunes filles qui y
déposaient leurs épingles (d'où le nom) étaient mariées dans l'année. A voir à l'arrière,
la croix d'occis de 1761. Les deux tilleuls à petites feuilles qui l'encadrent (circonférence de + de 3 m) sont déjà repris aux cartes Ferraris de 1775 et sont classés parmi les arbres remarquables de Belgique. Point culminant de toute la région, ce point de vue vous laisse apercevoir la tour panoramique du barrage de la Plate Taille et le cocher bulbeux de la Basilique de Walcourt.
Une chapelle dédiée à St Donat existait autrefois en bordure de la route des Barrages mais elle
fut malheureusement démolie pour faire place à l'infrastructure routière. On ne compte qu'une
seule potale, située au coin des rue du Four et rue du Vertia, dédiée à Notre Dame de la Salette.
On trouve encore d'anciennes fontaines au centre du village et à la rue du Wayaux.
Les anciennes pompes à eau publiques ont malheureusement toutes disparu.
La vie associative et culturelle y est très intense avec son Club de Tennis de Table, sa brocante
annuelle (chaque 1er samedi de juillet), son Théâtre du Tabouret (théâtre de marionnettes) et …
sa Marche Militaire et Folklorique en l'honneur de Saint Roch.
4. Les origines de la Marche
Les archives nous manquent mais il est certain qu'une Marche Militaire a existé autrefois dans le village. Les journaux de l'époque en font foi. A quand remonte l'origine de notre Marche, nous ne pouvons le dire. Roger Golard cite dans ses "Chroniques des Marches Passées", à propos de la participation de compagnies étrangères à la Trinité:
[…]et enfin, en 1869, grâce à leurs drapeaux, nous connaissons la présence de contingents
originaires de Daussois, Clermont, Fraire, Chastrès, toutes communes voisines de Walcourt.
Et toujours du même ouvrage, à propos de la réaction du clergé face aux dérives et aux excès,
le chroniqueur de l'époque, Maurice des Ombiaux, note dans "La Gazette de Charleroi" du jeudi
20 août 1908:
Va-t-on supprimer les Marches?
[…]
et les Marcheurs auraient continué leurs petites ballades annuelles, obligatoirement
terminées par des stations prolongées dans toutes les chapelles - c'est-à-dire les cabarets -
si le clergé n'avait commencé par trouver que cela devenait grotesque, maintenant qu'un tas
de mécréants l'escortaient; et que la cavalcade n'avait plus l'excuse d'être une manifestation de foi.
Il paraît, en effet, que l'évêque de Namur (Mgr Heylen) a exprimé le désir de voir supprimer les Marches.
Et c'est ainsi que, dimanche dernier, le curé de Chastrès a organisé la procession dans la matinée,
pour esquiver celle de l'après-midi. Les Marcheurs n'en ont pas moins organisé le cortège annuel,
sans le clergé. Il y avait, derrière les Compagnies, tout un groupe de dévotes qui priaient à haute voix.
Ces braves femmes, atteintes dans leurs coutumes "religieuses" avaient trouvé cette manière de
protestation. Depuis, tout le village est monté contre son pasteur. […]
(Source: Chroniques des Marches Passées - Tome I - Roger Golard).
Les dernières traces connues font état de notre Marche en 1912. Sa disparition serait due à la
rivalité de deux adjudants et les périodes troublées des deux guerres n'étaient certainement pas
propices à un renouveau.
Comme on peut le voir, déjà par le passé, les excès et les dérives ont souvent menacé l'existence
même de nos Marches.
Notre drapeau actuel, quant à lui, fut retrouvé dans les caves de l'ancienne Maison Communale.
Daté de 1863, il était à double face à l'époque; d'un côté Saint Martin, patron de la paroisse
et de l'autre, Saint Roch. On entreprit de le dissocier, ce qui ne fut pas sans risque.
C'est sous ces deux bannières que nous marchons aujourd'hui. Preuve s'il en est encore besoin
de l'existence autrefois d'une marche, une ancienne canne de Tambour-Major fut également
retrouvée dans ces mêmes caves. Elle est conservée précieusement, telle une relique.
C'est en 1974 qu'un groupe de bénévoles, avec à leur tête Yvon Verbaert et Nestor Dupont,
décidaient de remettre sur pied la Marche en l'honneur de Saint Roch, après un silence de
quelque soixante années. Le 23 mai 1974, jour de l'Ascension, on organisa le baptême de la Marche,
ultime répétition avant le grand jour (Figure 2). Et le 15 août 1974, ce fut la "Première".
Mais pourquoi donc en l'honneur de Saint Roch?
La paroisse a toujours voué un culte particulier au guérisseur des pestiférés.
Déjà bien avant que l'on ne reforme la Marche, une procession en l'honneur de Saint Roch
avait lieu chaque année le 15 août. Une Confrérie de Saint Roch existait d'ailleurs à Chastrès
au 17ème siècle. Un document des archives de la Fabrique d'Eglise en atteste.
Il y est stipulé que l'Evêque de Namur, Englebert des Bois, accorda des indulgences
plénières aux membres de la dite Confrérie en l'an 1632 et confirmé par
le Pape Urbain VIII le 11 juillet 1633. D'autre part, la paroisse s'est vue confiée un fragment
d'os du Saint et c'est cette relique qui est présentée en offrande le 15 août.
Et puis les anciens se souvenaient qu'autrefois on avait "marché" pour Saint Roch.
Né en 1295 et décédé en 1327, originaire de Montpellier, Saint Roch voit son culte
rattaché aux épidémies de peste du Moyen Age. Au cours d'un pèlerinage à Rome, il se
dépensa sans compter pour soigner des pestiférés. Contaminé à son tour, la légende veut
qu'il fût guéri par un ange et soigné par un chien. A son retour, il fut rejeté par les
habitants de sa ville natale qui ne le reconnaissaient pas. Son culte se répandit avec
les ravages de la peste qui décima, estime-t-on, le tiers de la population d'Europe
Occidentale au XIV ème siècle. Des Confréries de Saint Roch se créèrent en de nombreuses régions.
Ses statues sont encore nombreuses dans les églises de nos campagnes. Il est fêté le 16 août
et invoqué pour les maladies contagieuses.
Depuis 1974, notre Marche n'a fait que s'accroître et s'embellir. Elle est affiliée,
depuis ses débuts, à l'Association des Marches Folkloriques de l'Entre-Sambre-et-Meuse
(http://www.multimania.com/amfesm).
5. L'organisation de la Marche
5.1 Composition:
La procession en l'honneur de Saint Roch se déroule à date fixe, le 15 août de chaque année.
Forte de quelque 150 hommes, la compagnie des soldats qui l'escortent s'articule comme suit:
- Un peloton de Sapeurs dit du "2ème Empire" (Figure 3)
- Un groupe de 10 vivandières
- Un groupe de 10 petites cantinières
- La batterie, suivie de la musique (Figure 4)
- Trois Officiers porte-drapeaux portant les drapeaux de Saint Roch, de Saint Martin et le drapeau belge
- Les Majors à cheval
- Un peloton de Grenadiers revêtus de la tenue des Conscrits de l'Infanterie de Ligne de 1830 (Figure 5)
- Un peloton de Gendarmes du 1er Empire (Figure 6)
- Le peloton de la Dernière Guérite qui, selon la tradition, reçoit l'honneur de porter la statue de Saint Roch tout au long de la procession (Figure 7)
Ajoutons à cela, les Adjudants, les Cantinières, le Porte-Fanion et les Porte-Chapeaux.
Des pelotons de Compagnies étrangères peuvent être incorporés à la Compagnie soit par tradition,
soir pour rehausser certains événements marquants.
A noter que depuis 2004, le peloton des Gendarmes du 1er Empire évolue en compagnie séparée,
précédant la compagnie du 2ème Empire, selon le même itinéraire et même horaire.
Deux sorties du Corps d'Office sont organisées préalablement à la procession: le troisième
samedi du mois de juin et le 14 août, veille de la procession.
5.2 Horaire:
La journée du 15 août se déroule suivant l'ordre établi ci-après:
- Réveil des Officiers à 05.00 hr
- Rassemblement au home St Donat à 08.30 hr et départ de la compagnie à 08.45 hr.
Prise des drapeaux à l'ancienne maison communale. Remise des décorations
- A 09.30 hr, messe militaire rehaussée par la participation de la Fanfare Royale
l'Union d'Yves-Gomezée
- A 11.00 hr, prise en charge de la statue de St Roch et départ de la procession dans
le village avec dépôt de fleurs au monument aux morts
- Halte pour le repas vers 13.00 hr
- Reprise de la procession à 15.00 hr
- Rentrée solennelle à l'église à 18.30 hr, avec salut de clôture
- Dislocation et vin d'honneur aux autorités
Une animation musicale dans la cour de l'école termine la journée.
Si la procession exige, tout au long de la journée, respect et discipline,
malgré les nombreuses petites gouttes distillées avec soin par nos cantinières,
la soirée donne l'occasion à tout un chacun de se retrouver entre amis et de se
défouler parfois jusqu'à une heure bien avancée. Comme on peut le voir, nos
processions sont un mélange de religieux et de folklore, mais
.... ce sont les Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse.
La journée du 16 août, après une messe en mémoire des marcheurs décédés, est essentiellement
consacrée aux salves dans les différents quartiers et aux Officiers.
Une retraite aux flambeaux, à laquelle tous sont conviés, clôture les festivités.
Mais une organisation comme celle-ci ne ferait que long feu sans l'assistance précieuse
de nos épouses, que ce soit pour la préparation des repas ou pour recoudre un dernier bouton,
et sans tous ces bénévoles qui œuvrent dans l'ombre. Qu'ils en soient remerciés.
Ajoutons encore que notre Marche a obtenu le trophée de l'Association des Marches
Folkloriques de l'Entre-Sambre-et-Meuse en 1994.
6. Nos activités
Outre la Marche elle-même, le comité organise diverses activités parallèles comme un repas annuel,
la distribution des traditionnels cougnols aux 3X20 du village avec le Père Noël accompagnés de quelques
musiciens et une vente de sapins de Noël.
Depuis la Noël 1999, associé aux autres comités du village, le comité de la Marche s'est investi
dans la décoration et le placement de guirlandes lumineuse dans nos rues. La première édition s'est
clôturée, avec succès, par une promenade inaugurale aux flambeaux, fifres et tambours ... un 18 décembre!
Ajoutons à cela quelques déplacements à BLOIS (Franceà en juillet 1978, à MARPENT (France) en juin 1989,
à NAMUR devant le Roi Baudouin en avril 1991, à VANNES (France) en juillet 1995 et les nombreuses
délégations dans les Marches de la région.
7. Les membres du comité
Au 01 janvier 2006, le comité de la Marche Saint Roch se compose comme suit:
BERNARD Denis Président
HAUTENNE Léopold Vice-Président
GOFFIOUL Gérard Secrétaire/Trésorier
JOUNIAUX Jean-Pol Membre
JOUNIAUX Jean-Benoît Membre
VANDEBROEK Virginie Membre
CAFONNETTE Michel Membre
DEVAUX Bruno Membre
Nous espérons que le tableau de notre village et de son folklore qui a été brossé ci-dessus
vous a séduit. Pour les amoureux de la nature, un guide promenade est disponible à l'Office du
tourisme de la Ville de Walcourt.
Si d'aventure votre chemin vous chemin vous conduisait jusqu'à nous et si l'envie vous
prenait de faire plus ample connaissance avec notre folklore, sachez que vous serez toujours les bienvenus.
Adresses de contact :
BERNARD Denis |
|
Gérard Goffioul |
Président |
|
Secrétaire / Trésorier |
Rue St Roch, 2 |
|
Route des Barrages, 8 |
B - 5650 Chastres |
|
B - 5650 Chastres |
Tél: +32 71 61 25 57 |
|
Tél: +32 71 61 21 69 |
|
|
E-Mail:
gerard.goffioul@fulladsl.be |
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Last update 21 July 2007