Historique

La Marche Florennoise s'inscrit dans une tradition particulièrement ancienne. Ainsi, le livre des dépenses de l'Abbaye de Florennes mentionne des gratifications faites en 1562 à des soldats de la garnison de Philippeville et en 1615, à des Arquebusiers (garde, appelés "Serment" ) qui avaient pris part à la procession St-Jean-Baptiste du 24 Juin de cette année. L'adoration de St-Pierre daterait, semble-t-il du XVIIIéme siècle (1770-1780).

Suite au don du souverain Pontife Pie VII, en 1821, la population de Florennes est désireuse de fêter dignement l'apôtre qui était déjà prié par les ouvriers des minières pour grâces reçues. En 1824, sous l' interdiction des Hollandais, une Marche impromptue fut organisée en collaboration avec le clergé, les bourgeois et l'Administration communale de Florennes. C'est certainement la raison pour laquelle on attribue à l'an 1825, la première vraie grande Marche de St-Pierre.

Vers 1900, le trajet trouvé trop long est remanié et est à peu de chose prés le trajet actuel . Mais, la nostalgie de l'ancien "Tour St-Pierre" devait renaître de ses cendres et depuis le 26 juin 1989, il a lieu le Lundi de la St-Pierre.
L'aspect vestimentaire eu un certain impact au fil des années. Dans les années 1570, les habitants de Florennes le jour de la "Fête Dieu" étaient vêtus de pantalons blancs , sarraus ou de tuniques bleues. Par la suite et jusqu'en 1830, ils se vêtirent de manière hétéroclite. A partir de cette date, les anciens Grognards ressortirent leurs uniformes pour escorter les reliques. On raconte qu'il y avait un ancien Grenadier, à Givet, qui alimentait la région en matière d'uniforme. Il pouvait habiller plus de quatre cents hommes, en uniformes, fusils, épées, étendards, drapeaux, tambours et instruments de musique. Effectivement, il pouvait costumer plusieurs compagnies en même temps avec ce qu'il avait ramassé sur les champs de bataille. Avec le temps, le matériel s'est détérioré. Certains sont revenus au port du sarrau bleu et pantalon blanc et on a même vu au lendemain de la seconde guerre mondiale , des marcheurs porter le ceinturon et les cartouchières américaines.
Ces variations eurent des effets assez curieux comme le port de culottes courtes blanches ou la fabrication "maison" de certains tabliers brodés, qui de nos jours valent parfois une petite fortune.
Vers les années 60, une véritable explosion eu lieu et depuis une rigueur certaine est présente dans l'habillement .

La Chapelle St-Pierre

Compagnie "Les Blancs"

A l'origine cette compagnie était la seule à Florennes. Certains disent qu'elle ne portait pas de nom. D'autres disent qu'elle se nommait: "Compagnie St-Pierre". Elle avait pour mission d'escorter la statue et les reliques de St-Pierre. Un décret datant du XVIéme siècle cite qu'une compagnie de Jeunes fut créée. Cette compagnie n'avait aucun rôle militaire , elle se formait uniquement lors des manifestations solennelles. Elle était tenue d'accepter et d'escorter le drapeau de la Jeunesse. Pour la sécurité du drapeau, le Porte-drapeau ainsi que le Major, officier à cheval l'accompagnant , devaient faire partie de la Compagnie des Jeunes et être célibataires de surcroît. Depuis 1986, ce décret est abolit.
Au fil des années, quelques changements feront parler d'eux , notamment la disparition de la "Lyre ouvrière" qui sera remplacée par l'Harmonie "Ste Cécile". Cette dernière accepta de quitter "Les Rouges" en 1960. En 1963, une famille Florennoise décida de quitter la compagnie "Les Blancs" pour remonter la Compagnie "Les Rouges" . Compagnie qui menaçait de disparaître . Depuis cette année 1963, bons nombres de nouveaux pelotons sont venus étoffer les Compagnies et ceci autant en qualité qu'en quantité.

Compagnie "Les Rouges"

Vers 1875, une deuxième compagnie fut créée. Mais pour en expliquer l'apparition, il faut préciser que la musique originelle et communale, créée en 1884, subit une scission pour des raisons politiques entre la phalange catholique qui devient "Harmonie Ste-Cécile" et la phalange libérale qui se nomma "Lyre Ouvrière". Suivant la tradition orale, les deux musiques désiraient participer à la St-Pierre. Il fallut scinder la Compagnie. Pour la distinguer de l'"autre" , ils décidèrent de porter les pantalons couleur "garance" et de s'appeler "Compagnie Les Rouges".
Un tirage au sort fut alors organisé pour désigner la participation des musiques dans l'une ou l'autre Compagnie. A cette époque, le sort désigna "Sainte Cécile" pour "Les Rouges" et "Lyre Ouvrière" pour la Compagnie St-Pierre qui allait s'appeler "Les Blancs". Traversant les années, cette compagnie fut à certaines époques très importante, ceci du principalement à la personnalité de ses officiers mais aussi au support du clergé. C'est probablement du à cela que la compagnie avait le surnom de "Compagnie des Calotins".
L' Harmonie "Ste Cécile" décide de quitter "Les Rouges" pour rejoindre "Les Blancs", ceci parût comme un coup de grâce, mais les anciens musiciens de la "Lyre Ouvrière" renforceront la musique en 1960.
C'est depuis lors que la Marche se nomme : SS. Pierre et Paul. Bien des pelotons renforceront cette compagnie orientée Ier Empire, et ceci tout autant en qualité , qu'en quantité .

Plan de Florennes

Propos issus de l'Office de Promotion des Marches de Florennes-Ville.
Photos : Mr. Stéphane Lasseaux